Le droit d’auteur confère à son titulaire le droit exclusif de copier, distribuer, adapter, afficher et exécuter une œuvre créative, généralement pour une durée limitée. Dans le contexte de l’édition universitaire, le droit d’auteur revêt une importance primordiale, car il a longtemps été à la base du modèle traditionnel d’abonnement. Dans ce modèle, les éditeurs détiennent le droit d’auteur des travaux publiés et sont en mesure de les vendre par le biais d’abonnements ou sur la base d’un article. Ces dernières années, le passage au accès ouvert a remis en question cette approche, en introduisant des points de décision pour les revues et les auteurs, ainsi qu’un large éventail de nouveaux modèles commerciaux (voir Passage d’une revue à l’accès libre).
La différence entre les revues à abonnement et les revues en accès ouvert
Dans le cas des revues sur abonnement, les auteurs disposent de deux mécanismes pour transférer les droits d’auteur à l’éditeur de leur choix. La première option, appelée cession des droits d’auteur, consiste à signer un contrat qui transfère les droits d’auteur de l’auteur à l’éditeur, celui-ci pouvant également être une société savante. La seconde option consiste à accorder à l’éditeur une licence exclusive de publication, par laquelle l’auteur conserve les droits d’auteur mais donne à l’éditeur les droits exclusifs de publication et de diffusion de l’œuvre. Dans les deux cas, l’éditeur traitera les demandes de réutilisation au nom de l’auteur et protégera l’article en prenant des mesures en cas de violation des droits d’auteur ou de plagiat.
Lors du choix de publier en accès ouvert, il existe deux possibilités:
- Les auteurs qui conservent leurs droits d’auteur choisissent une licence et donnent à l’éditeur le droit de première publication. Dans ce cas, les auteurs ne sont pas soumis aux conditions de la licence choisie. Le plus souvent, les revues choisissent de proposer des licences Creative Commons, qui bénéficient de la simplicité, de la normalisation et d’une large utilisation dans le domaine de la communication savante.
- Lorsque les auteurs cèdent leurs droits d’auteur ou leurs droits commerciaux, l’éditeur peut choisir une licence qui s’appliquera également aux auteurs eux-mêmes. Par exemple, si l’éditeur a choisi de publier sous licence CC-BY-NC, les auteurs ne peuvent plus utiliser leur propre travail à des fins commerciales.
Aider les auteurs à choisir la bonne licence
Il n’est pas facile de choisir une licence, car la connaissance des implications des décisions en matière de licences sur les droits de réutilisation est limitée. Les revues en accès ouvert sont idéalement positionnées pour sensibiliser à cette question, car elles invitent les auteurs à choisir la licence à appliquer à leur travail dans le cadre du processus de publication. Les revues peuvent également fournir des conseils sur leur site web et encourager les auteurs à utiliser le sélecteur de licence Creative Commons pour identifier les conditions de licence les plus permissives qui leur conviennent.
Il est important que les revues et les auteurs sachent que les licences permissives et la publication en accès ouvert ne sont jamais compatibles avec des déclarations telles que Tous droits réservés. Par définition, l’application d’une licence permissive renonce à certains droits (en fonction de la licence), ce qui rend la mention Tous droits réservés dénuée de sens et inapplicable. Creative Commons décrit ses propres licences comme Certains droits réservés, car les auteurs ont le choix entre conserver tous les droits et renoncer à tous les droits (domaine public).
Utilisation équitable
L’usage loyal est un aspect crucial de la loi sur le droit d’auteur qui permet une utilisation limitée du matériel protégé par le droit d’auteur, sans nécessiter l’autorisation du détenteur des droits. Cette doctrine juridique sert à promouvoir la créativité, l’innovation et l’intérêt public en assurant un équilibre entre les droits des créateurs et les besoins des utilisateurs. L’utilisation équitable s’applique souvent dans les cas de critique, de commentaire, de reportage, d’enseignement, d’érudition et de recherche. Pour déterminer si une utilisation donnée peut être considérée comme équitable, les tribunaux prennent généralement en compte quatre facteurs: l’objectif et le caractère de l’utilisation, la nature de l’œuvre protégée par le droit d’auteur, la quantité et le caractère substantiel de la partie utilisée, ainsi que l’impact potentiel sur le marché de l’œuvre originale.
Il convient de noter que l’utilisation équitable ne s’applique pas à la réutilisation des documents en accès ouvert. Toutefois, il est important que les auteurs et les revues soient conscients de ce mécanisme lorsqu’ils incluent des contenus protégés par le droit d’auteur dans un article publié en accès ouvert.
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- DOAJ. (2018). Copyright and Licensing – Part 4.
- Simon Fraser University. The Intellectual Property Issues in Cultural Heritage (IPinCH). (n.d.). Traditional Knowledge Licensing and Labeling Website 1.0.
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